jeudi 26 août 2021

Semaine moins une





Nous sommes le jeudi 26 août 2021. Aujourd’hui, j'ai repris le boulot, l’autre, pas celui d’écriture. 

Hier soir, j’ai tout bien préparé mes petites affaires avec application. Il faut croire que je n’ai pas tellement grandi depuis mes rentrées de gosse. 

Et non, je ne pleure pas sur les vacances qui se terminent : c’était super, en vrai, mais j’ai la chance d’avoir un boulot à la cool, que j’exerce avec des collègues que j’aime, alors tout va bien. N’en plus, (double effet kiss cool), reprendre le boulot, l’autre, pas celui d’écriture, va me permettre de penser à autre chose qu’au boulot, celui d’écriture, justement. Ça va, vous suivez ? 

Parce que dans une semaine, pile poil, sortiront conjointement mon nouveau roman, « Attends moi-le monde », et la version poche du précédent, « les cœurs imparfaits ». Les deux, aux éditions Eyrolles. 

Et je serais bien capable de tourner en rond, pendant la semaine en question, si je n’avais pas de bonnes raisons de m’occuper (le jardin est à peu près remis d’équerre depuis le retour de vadrouille estivale, plus grand chose à espérer de ce côté-là pour éviter de gamberger). 

Pour tout vous dire, c’est une expérience bien étrange, une rentrée littéraire. On se sent un peu largué dans l’immensité. Notez qu’il m’en faut assez peu, d’une manière générale, pour me sentir larguée, ceci explique peut-être cela.  

J’espère que ça sera une fête, que ça sera nos retrouvailles, que l’on se serrera fort (au moins à travers les mots). J’espère que le livre pourra exister pleinement sans avoir besoin de jouer des coudes. J’espère qu’il y aura des salons et des rencontres en librairie. J’espère qu’il y aura des sourires, des frissons, et même quelques désaccords, parce que ça enrichit d’en discuter. 

J’espère que s’apaisera un peu ce foutu manque hurlant de papotage convivial et de chaleur humaine autour des livres, traversés pour la sortie du précédent roman. 

C’est dans une semaine, le jeudi 2 septembre en librairie. Cœur qui bat fort. Trouille. Excitation. Bordel émotionnel puissance au moins tout ça. 

Et pour marquer dignement cette sortie (parce qu’il faut ce qu’il faut, quand même, hé !), je serai en signature le samedi 4, de 10h à 12h30, à la librairie Alfabulle de Melesse. Il ne faut surtout pas hésiter à y passer. 

Vers l’infini et au delà ! 


dimanche 3 janvier 2021

Et surtout la santé, hein!


 

Je sens bien qu'il faudrait profiter de ce début d'année pour mettre le blog à jour, raconter des trucs sur ce qui s'est passé cette année (du côté de ma vie d'autrice, hein, parce que pour le reste, je crois qu'on est quand même tous bien bien au courant, limite un peu trop), et soulever un peu le voile sur ce qui devrait se passer l'année prochaine. 

Seulement voilà, c'est un tout petit peu compliqué à faire, cette année. 

Je ne sais pas très bien quoi dire de cette expérience étrange qui consiste, après deux ans et demi de travail, à sortir un livre 2 jours après le début d'un confinement. De ravaler sa joie, il y a tant à gérer. De tenter de le faire vivre en pleine crise sanitaire, quand les salons s'annulent, que les librairies ferment, et que viscéralement, on ne souhaite pas orienter les gens vers les mastodontes de vente en ligne. De constater que ladite crise n'aura pas ralenti beaucoup la production éditoriale (ceci n'est pas une critique, c'est un sujet complexe, sur lequel j'ai du mal à avoir les idées claires), et que lorsqu'il redevient possible de tenter quelques sorties, d'autres livres arrivent. Qui subiront peu ou prou le même sort. 

Je ne sais pas très bien expliquer l'émotion intense (le manque exacerbe les ressentis, c'est bien connu) que c'est de voir ce livre distingué par un prix des lecteurs sur le seul et unique salon que j'aurais réussi à faire pour le défendre (un seul, bon sang! Heureusement que c'est un salon de compétition, coucou Merlieux). Et la gratitude éprouvée de le voir défendu par les magnifiques 68 premières fois

A ce sujet, il y a des chouettes podcasts à écouter ici (dont un qui parle des "coeurs imparfaits", mais écoutez les tous, vraiment, vous ne le regretterez pas). 

Est-ce qu'au bout du compte, le livre aura tiré son épingle du jeu? Je n'en sais rien. Est-ce qu'au bout du compte, j'y aurai trouvé mon compte? Non. Que les livres ne soient pas le support de rencontres, d'échanges, de discussions, est d'une tristesse infinie. La sortie d'un livre, c'est le moment où le travail de l'ombre est censé trouver la lumière. Où la solitude est censée laisser la place au lien à l'Autre. Quand ce n'est pas possible, indéniablement, il manque une part d'énergie vitale au bazar. Et c'est triste. 

Est-ce qu'il aura été possible de composer avec cette réalité malgré tout? Ben j'ai envie de dire, y'aura pas eu trop le choix, hein ^^. Mais ce merdier aura aussi fait émerger de belles initiatives (coucou, les rencontres littéraires en ligne un endroit où aller), et donné quelques idées à garder pour la suite. 

Est-ce que ça m'aura coupé les pattes, l'inspiration, l'envie? 

Ahahahah, non mais vous voulez rire, ou bien? J'ai au contraire encore plus faim de ce qui m'a manqué, de ce qui me manque encore. Et si vous voulez tout savoir, je planche en ce moment même, je transpire et je peaufine, pour avoir de bonnes raisons de rattraper ces non-rencontres et ces non-discussions, autour de ce roman (puisqu'elles n'ont pas vraiment pu avoir lieu), et autour du suivant. 

On en reparlera plus tard. Tout est encore un peu trop aléatoire. Mais ce sont de jolies promesses qui font advenir 2021 sous des vents positifs (j'ai décidé). 

Prenez soin de vous. 

Moi j'attends de pouvoir retourner au cinéma, au théâtre, et en concert. 


mercredi 29 juillet 2020

La vie d'un livre

La vie d'un livre passe par de petites et de grandes choses. Parfois visibles, et parfois invisibles. Cette année, elle passe aussi, voire surtout, par des choses à inventer et à bidouiller, puisqu'aucun salon n'a pu accueillir le livre depuis sa sortie, et aucune signature en librairie n'a encore pu se faire (on espère inverser la tendance à la rentrée, on y croit). 

Alors petite recension de "trucs online" à propos du bouquin, puisqu'on ne peut pas s'en parler de vive voix (tristesse infinie, mais on va pas NON PLUS se laisser abattre, non mais oh!). 

Il y a d'abord eu cette petite "vignette" de présentation, réalisée avec le magazine Lire.  




Ensuite, il y a eu ce beau moment d'échange avec Charlotte, grâce à la plateforme un endroit où aller (et il y a plein d'autres rencontres dispos en replay, très très chouettes à regarder aussi, allez fouiner par là-bas si le coeur vous en dit!)




Et puis il y a les critiques qui fleurissent un peu partout, par exemple sur Instagram, sur Lecteurs, sur Babelio. Les critiques, comme toujours, il y a en a de bonnes et de moins bonnes. C'est plutôt bon signe: ça veut dire qu'on ne pense pas (encore) tous de la même façon, et qu'en dire d'autre à part "c'est tant mieux"?! ;-) 

Et puis il y a la magnifique recension des 68 premières fois.

Je ne dirai jamais assez ce que je dois à ces regards pluriels posés sur mon travail d'écriture. 

Je vous souhaite un bel été à tous, et j'espère vraiment, vraiment, vous retrouver en chair et en os à la rentrée, en salon, en signature, et par exemple, à la fête du livre de Merlieux, fin septembre, où le livre est sélectionné pour le prix Merlieux des bibliothèques

Prenez soin de vous, vivez pleinement, riez et lisez! (ou tout autre programme qui vous conviendra). 

mardi 5 mai 2020

Et il sortit tout en étant confiné (petits paradoxes pandémiques)

Il commence malgré tout à être temps que je vous présente mon petit dernier. Alors voilà, il s'appelle "les coeurs imparfaits", c'est mon deuxième roman, et il est publié aux éditions Eyrolles. 






En réalité, il est sorti le 19 mars, mais il ne vous aura pas échappé que le 19 mars, nous entrions tout juste en confinement... Il y avait donc quelque chose d'un peu étrange à venir exposer une sortie alors que nous étions tous invités à rester chez nous. 

J'ose enfin l'exposer aujourd'hui, à quelques jours de la réouverture annoncée des librairies. Et je caresse le secret espoir (enfin, un peu moins secret depuis que je l'ai écrit ici) qu'il rencontre ses lecteurs, malgré le grand chambardement du moment.

Pour vous donner envie, je vous conseille la belle chronique d'encres-vagabondes.

Et si vous avez envie de m'entendre en discuter avec mon amie Natacha, et bien c'est là que ça se passe. 






dimanche 31 mars 2019

"Ici, il y a 175 détenus pour 68 places".

Cette année aura été, pour moi, celle d'une nouvelle expérience. A la demande de la fondation M6, j'ai fait partie des auteurs invités à aller rencontrer des détenus, autour d'un concours d'écriture mené depuis plusieurs années déjà en milieu carcéral (si vous voulez en savoir plus, c'est ici que ça se passe.)

La fondation m'a demandé, comme elle le demande à chaque auteur, d'écrire un "retour" sur ces rencontres.

C'est un exercice assez compliqué, de mettre des mots là-dessus. Voici ceux qui me sont venus, après pas mal de temps à tourner autour du pot... Et je les partage ici aussi, parce qu'on ne parle jamais trop, à mon goût, de tous les "à la marge" de notre société (quelles que soient ces marges).


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Il y a, dans l’écriture, pour moi, une ambivalence absolue.

J’écris le plus souvent seule derrière mon écran. Seule, dans les faits, au moment précis où je choisis, où je travaille les mots. Dans ma bulle. En pensée, loin de tout ce qui n’est pas le texte à façonner.

Mais je n’écris jamais seule, au fond. J’écris nourrie d’Autres. D’individualités, d’humanités, de regards. J’écris abreuvée d’échanges et de souvenirs, d’images, de mouvements, de corps, de mots, de sons, de vibrations, d’histoires singulières. J’écris cernée de parfums, de saveurs, de couleurs. De forces et de fragilités. C’est tout cela, pour moi, l’essence même de l’écriture. Ce qui en fait la raison d’être.
 
J’écris pour construire ou déconstruire des rencontres imaginaires. Et ces rencontres imaginaires sont comme des échos aux rencontres réelles. Comme des reflets du monde qui m’entoure. Que je ne raconte pas. Pas comme il est, en tout cas, pas factuellement. Je le tords, toujours, pour le regarder autrement, lui faire face, pour le questionner, pour tenter de le comprendre ou de l’aimer, parfois (et j’ai du mal, souvent), voire pour fantasmer de le changer.

Dans une interview que j’écoutais récemment, j’entendais Delphine de Vigan dire : « j’écris parce que je ne sais rien faire d’autre face à la violence du monde ». Je suis, en tant qu’auteure, exactement de ce même bois.

J’écris donc seule, mais avec des centaines ou des milliers de gens, consciemment ou inconsciemment, autour de moi. En moi. Qui me protègent, autant qu’ils me bousculent. Qui m’émeuvent, me bouleversent, ou m’exaspèrent. J’écris bardée de sentiments contraires.

Et comme un effet balancier, comme un genre de mouvement perpétuel, une fois que j’ai écrit, le texte est parfois, à nouveau, le médiateur d’autres rencontres, d’autres découvertes, d’autres échanges. Ce qui esquisse la possibilité d’un texte suivant. Et ainsi va la vie de l’écriture.

Ce que je sais, après mon passage en maison d’arrêt, après les instants impossibles à raconter qui s’y sont déroulés (car oui, les auteurs peuvent AUSSI manquer de mots, que voulez-vous... !), c’est que le prochain texte que j’écrirai naitra bercé par de nouveaux regards. De nouveaux souvenirs, intenses, particuliers, uniques. Qu’il prendra corps baigné du souvenir des rires et des souffrances évoquées, des échanges parcourant toute la gamme entre « anecdotique » et « profond », des mots offerts à l’oral ou à l’écrit.

Le reste, c’est de l’ordre de l’indicible, de l’intime.

Il y a, derrière les murs de la prison, je le crois, de la laideur et de la beauté. De la dureté et de la tendresse. Du désespoir et de la joie. De la pudeur et du besoin de dire. Entrelacés, mêlés, tressés.

C’est en tout cas avec tout ça que j’en suis repartie. Nettement plus riche qu’avant.


Ce n’est pas ça que j’écrirai. Mais j’écrirai avec ça.

dimanche 25 novembre 2018

Le petit dernier...

Pour égayer cette fin de mois de novembre, j'ai le plaisir de vous présenter mon petit dernier, qui n'est pas un roman, ni un recueil de nouvelles, mais une invitation à écrire... 




Ce qu'en dit l'éditeur? 


L'idée ? Un calendrier perpétuel sous la forme d'un bel objet à poser sur le bureau ( pro ou perso) et à dérouler au fil des jours
L'argument ? 366 invitations à écrire des listes de mots, des phrases, des histoires, des poèmes, des acrostiches ( si si si...) ( Quand on sait que c'est Gaëlle Pingault aux commandes, on sait la qualité de l'écriture des propositions et la puissance de la contrainte libératrice qui passe par de beaux mots)
Pour qui ? Pour nos patients bien sûr ( en phase de test, nous avons eu de belles surprises de petits et grands demandant un crayon, un stylo, une craie, bref de quoi écrire ...) mais aussi pour nous, vous et eux... 

Bref: pour tout le monde à qui ça fait plaisir d'imaginer et créer! Avec un joli carnet, voire un joli stylo, ça peut faire un cadeau tout bien parfait.

Et il se trouve par là (on dit ça on dit rien).

dimanche 10 juin 2018

Et puis vint le festival du premier roman de Chambéry...

Lorsque j’ai su que mon premier roman allait paraître, forcément, j’ai fanfaronné sur le sujet. Il faut ce qu’il faut. Mes fanfaronnades ont quelquefois généré des froncements de sourcils consternés, sans doute, mais elles ont parfois aussi été reçues avec bienveillance et intérêt, et on m’a donné, entre autres, ce conseil : « Fais-le envoyer au festival du premier roman de Chambéry par ton éditeur ».  Ainsi fut fait. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le conseil était bon, très bon, excellent, même (merci encore une fois à celle qui se reconnaitra). 

Le festival du premier roman de Chambéry, j'y ai finalement été invitée (après préselection puis sélection), et j’en reviens. Ou presque, parce que je l’avoue : il m’aura fallu quelques jours pour « poser » toutes les émotions, tout le tourbillon, de cet incroyable évènement. Quelques jours pour arriver à tout remettre en ordre dans ma tête, quelques jours pour arrêter de me pincer tout le temps histoire d’être sûre que tout ça, c’était bien pour de vrai (c’est malin, j’ai des bleus partout, maintenant). Depuis mon retour, on me questionne sur comment ça s’est passé. Personne n’a l’air d’ignorer la tenue de cet évènement. J’ai vu paraître des photos, aussi. Et oh, truc de fou, je suis parfois dessus. Ainsi donc, tout était bien vrai. Je n’en reviens toujours pas, mais je goûte cet état de fait à sa juste valeur (« toujours faire honneur aux choses joyeuses », règle numéro trouze de la célèbre « petite philosophie pour une vie sans aigreur d’estomac »).



Allons-y donc pour un petit retour en mots sur la 31ème édition du festival du premier roman de Chambéry.

Je pourrais vous faire un compte-rendu exhaustif, argumenté, point par point, de tous les charmes du festival, de sa cohérence, de son honnêteté intellectuelle. Tout à fait entre nous : je l’ai fait. Ça fait quatre pages sous word en cambria taille 12. Je crains que ça soit chiant à mourir à lire (car ça n’est pas pour me vanter, mais je sais être super chiante, quand je m’y mets). Donc maintenant que je me suis remis les idées au clair en rédigeant bien tout dans l’ordre, j’ai fermé le fichier chiant (tiens, c’est balaise à répéter très rapidement plein de fois de suite, ce truc : fichier chiant fichier chiant fichier chiant fichiant... Raaaaaaaaaaa). Et j’en ai ouvert un autre. Ici, ça sera plus subjectif, peut-être moins complet. Mais après tout, la littérature étant le monde du subjectif et du point de vue (donc de la non-exhaustivité) par excellence... Allons-y

Chambéry, c’est le festival parfait.
Voilà.
Ça, c’est dit.

On va pas tourner autour du pot 4000 ans non plus, hein, faut appeler un chat un chat. C’est le festival parfait parce que c’est un festival incroyablement vivant, joyeux, fréquenté. Remarquablement organisé en amont (les trois mois d’avant, faits d’échanges de mails, de propositions, de programme qui se dessine petit à petit, jusqu’à aboutir à l’envoi d’une feuille de route personnalisée au cordeau, à chaque auteur, sont épatants), et remarquablement géré, sur place, pour les innombrables imprévus qui ne manquent de survenir. Je ne sais même pas exactement quels mots employer pour dire mon admiration et ma gratitude à Olivia, sa batterie de téléphone auxiliaire (on sent là tout le professionnalisme), et toute l’équipe qui gravite autour d’elle. Car tout en étant super bien organisé, le festival reste hyper convivial, pas la moindre trace de rigidité qu’une organisation complexe pourrait générer malgré elle. Chapeau. Il n’y a pas que les auteurs qui sont des artistes, dans cette affaire...

Bref : c’est parfait.

Ici, les auteurs viennent de près, ou de loin. Ils sont conviés en librairies, en tables rondes, en rencontres scolaires, en tchat avec Ouagadougou. Ils prennent des petits déjeuners ou des apéros littéraires, et ils vont même au bal (littéraire, toujours) le samedi soir. Les auteurs (ces êtres de solitude) se rencontrent entre eux. Ils rencontrent aussi des lecteurs (beaucoup – les animations font salle comble) qui ont des choses à leur dire, car les livres sont sélectionnés par des comités de lectures dans lesquels les discussions vont bon train, parait-il.

Bref : c’est parfait.

Ici, les auteurs sont accueillis à bras ouverts, et rémunérés de manière transparente pour leur travail, sans rien avoir à réclamer. Honnêteté intellectuelle que s’impose l’équipe organisatrice... Normal, me direz-vous ? Certes... Mais on rappelle que nous sommes  l’année qui a vu fleurir le fameux #payetonauteur en marge du salon du livre de Paris... Alors... Merci Chambéry.

Bref : c’est parfait.




Ici, tous les auteurs sont lauréats ensemble. Il n’y a pas 22 finalistes et un super gagnant du méga-grand-prix, il y a 22 lauréats, point. Et toute la ville les accueille ensemble. Les commerçants voient fleurir sur leurs vitrines des citations tirées des romans lauréats (Et chaque auteur traque « les siennes » pour les prendre en photo avec fierté). La course Odyssea, qui sert à recueillir des fonds pour la lutte contre le cancer du sein, se déroulait cette année conjointement. Les bénévoles se mobilisent pleinement, partout, tout le temps, avant, pendant et après le festival. Anecdotique, tout ça ? Moi qui aie tant envie que le collectif, au sens noble du terme, regagne un peu de terrain dans nos sociétés et dans notre temps, j’ai envie de croire que non, ça n’est pas anodin.

Bref : c’est parfait.

Enfin, à Chambéry, on peut être convié aux côtés d’Actes Sud et d’Albin Michel même quand on est publié chez un petit éditeur nettement moins connu. C’est le texte, qui intéresse et touche, ou pas. La taille et les moyens de la maison d’édition, on s’en fout un p’tit peu. Le texte, c’est la substantifique moelle de la littérature, non ?

Bref, c’est parfait.

Et c’est sans doute cette perfection qui permet aux auteurs de lâcher prise, de ne plus se préoccuper d’autre chose que de vivre pleinement ces moments, à fleur de peau et d’émotions. Chambéry, c’est un shoot de joli, de fort, d’humain, même si de ça, il n’y a rien à dire, juste à vivre. Et par là même, c’est un dopant puissant pour la suite des opérations. Car une fois le rideau tombé, de retour à la solitude-de-derrière-l’écran, il reste, qui infuse dans le café du matin, cette incroyable énergie partagée à Chambéry.



Pour tout ça, pour le partage, l’énergie, l’émotion : Chambéry, c’est vraiment, mais alors vraiment, le festival parfait. Et je ne suis pas peu fière, vous l’aurez compris, de pouvoir clamer haut et fort que je suis officiellement lauréate du 31ème festival du premier roman de Chambéry (et ouais, je le mets en gras, même que).